Travailler à Manitoba Hydro (dans le Nord)

Lorsque le vrombissement de l’hélicoptère s’amplifie et qu’il amorce sa descente près du centre de service à la clientèle (CSC) de Thompson, quelques travailleurs de Manitoba Hydro, absorbés par leurs tâches, jettent un bref coup d’œil vers le ciel. La présence d’un tel moyen de transport serait inusitée dans un CSC du Sud, mais elle est habituelle dans le Nord.

Cet immense jouet volant se préparant à atterrir est une illustration, parmi tant d’autres, des défis et des occasions qui se présentent aux employés travaillant et vivant au nord du 53e parallèle ainsi que de l’indispensable collaboration qui unit les équipes de Manitoba Hydro réparties sur des milliers de kilomètres pour assurer le fonctionnement du système électrique du Manitoba.

Selon Marshall Shust, superviseur, Exploitation et entretien de l’infrastructure de distribution, à Manitoba Hydro, les équipes doivent souvent effectuer des travaux de réparation et d’entretien dans des régions éloignées et des communautés isolées accessibles seulement par hélicoptère, hydravion, bateau, camion lourd ou véhicule tout-terrain, ou toute combinaison connexe.

« On s’habitue très rapidement à sauter dans un avion ou un hélicoptère, assure M. Shust. L’éloignement des régions où nous travaillons nous oblige à voyager en hélicoptère presque tous les jours. »

Deux hommes se tiennent côte à côte devant un lac.

De gauche à droite : Marshall Shust et Ed Danyluk, récemment retraité, ancien gestionnaire pour la région du nord d’Entre-les-Lacs, devant le lac Paint, l’un des meilleurs endroits pour pêcher au Manitoba.

Agrandir l’image : Deux hommes se tiennent côte à côte devant un lac.

Le CSC de Thompson, plaque tournante des activités de Manitoba Hydro dans la région du nord d’Entre-les-Lacs, est responsable de la zone géographique qui s’étend de la ville d’Arborg, au cœur d’Entre-les-Lacs, à Churchill, sur les berges de la baie d’Hudson. Tourbières profondes, forêt boréale et toundra subarctique : le paysage de la région est diversifié, tout comme les personnes qui y travaillent et y vivent.

« La région est vaste, alors nous comptons beaucoup les uns sur les autres », affirme M. Shust.

Le nord d’Entre-les-Lacs, une région de plus de 400 000 km carrés, compte trois autres CSC à Arborg, à Ashern et à The Pas.

Malgré l’étendue de la région, les employés de Manitoba Hydro peuvent demeurer en contact les uns avec les autres pour servir la population manitobaine. Les outils technologiques mis en place au début de la pandémie facilitent les communications entre les travailleurs dans les endroits éloignés et le CSC de Thompson, situé dans la cinquième plus grande ville du Manitoba.

Trois hommes vêtus de gilets de haute visibilité sont assis devant des ordinateurs dans des bureaux à cloisons.

Mark Montgomery, Brett Lockhart et Kraig Cober, estimateurs-planificateurs.

Agrandir l’image : Trois hommes vêtus de gilets de haute visibilité sont assis devant des ordinateurs dans des bureaux à cloisons.

« Chaque mois, nous tenons une réunion de sécurité sur Teams avec le personnel de Norway House, Cross Lake, Island Lake, Gillam, Lynn Lake, Gods Lake Narrows et Churchill, mais il se peut que nous ne nous voyions en personne qu’à l’occasion de l’événement annuel sur le thème de la sécurité, au printemps », précise M. Shust.

Ce contexte de travail particulier attire les personnes indépendantes qui sont stimulées par les situations complexes et la résolution de problèmes qui pourraient sembler insurmontables pour d’autres.

Souvenons-nous de l’incendie échappé qui s’est propagé à South Indian Lake il y a quelques années et a détruit 24 poteaux de ligne de transmission en bois. Une équipe de construction s’était alors rendue dans la région, l’une des plus éloignées du Manitoba.

« Le lendemain de l’incendie, nous avons tenté d’évaluer les dommages à l’aide d’un hélicoptère, mais la fumée était trop dense, raconte M. Shust. Un de nos employés de Lynn Lake a pu effectuer une évaluation sur le terrain et a recensé 24 poteaux à remplacer. »

« Il nous a appelés pour nous faire un rapport complet des dommages et nous indiquer l’emplacement des poteaux », poursuit M. Shust.

Une vue en plongée d’un camion arrêté près d’un poteau de ligne de transmission brûlé par un incendie échappé. La forêt derrière le poteau est brûlée à certains endroits, mais de la végétation subsiste.

Manitoba Hydro a dû remplacer 24 poteaux de ligne de transmission en bois à la suite de l’incendie échappé qui s’est déclaré à South Indian Lake.

Agrandir l’image : Une vue en plongée d’un camion arrêté près d’un poteau de ligne de transmission brûlé par un incendie échappé. La forêt derrière le poteau est brûlée à certains endroits, mais de la végétation subsiste.

La facilité d’accès aux infrastructures de Manitoba Hydro est l’un des principaux éléments à considérer dans ce genre de travail.

« South Indian Lake est entouré en grande partie de forêt boréale et de tourbières », explique Brent Wyatt, superviseur adjoint de district des opérations dans les régions rurales. « Le terrain est particulièrement difficile, alors nous nous préparons au pire, et espérons que tout ira pour le mieux. »

Au moment où l’incendie s’est déclaré, une équipe de construction de Selkirk se trouvait à proximité pour moderniser une autre ligne électrique afin de répondre à la demande croissante des clients et des communautés en expansion.

L’équipe a pu se redéployer et apporter de l’équipement spécialisé qui lui a permis de remplacer les poteaux endommagés et de ramener le matériel récupérable.

Le travail, qui devait prendre trois jours, a été accompli en seulement deux journées.

« Tout dépend du type de terrain où on se trouve et de la possibilité de creuser facilement ou non », explique Clayton Lussier, membre de l’équipe de construction. « Si on peut creuser facilement, la restauration peut se faire assez rapidement. »

Des personnes vêtues d’un équipement de protection individuelle se tiennent devant un camion nacelle jaune.

L’équipe de construction de Selkirk qui a aidé à rétablir le courant après un incendie échappé près de South Indian Lake.

Agrandir l’image : Des personnes vêtues d’un équipement de protection individuelle se tiennent devant un camion nacelle jaune.

L’incendie de South Indian Lake n’est qu’un exemple des défis auxquels font face sur une base régulière les employés de Manitoba Hydro qui travaillent dans le Nord, mais nombreux sont ceux qui n’échangeraient leur travail pour rien au monde.

« J’ai sauté sur l’occasion de travailler à Manitoba Hydro », lance Erik Atkin, un des membres de l’équipe qui a travaillé à rétablir le courant après l’incendie de South Indian Lake. Il dit adorer le plein air et trouver très gratifiant le fait d’aider à maintenir le courant dans les communautés du nord du Manitoba. M. Atkin est à l’emploi de la société d’État depuis un peu plus d’un an.

Landon Lamoureux, un autre employé de Manitoba Hydro qui a prêté main-forte à la suite de l’incendie, est quant à lui bien plus expérimenté. Conducteur-opérateur depuis 25 ans, il conduit et manœuvre de l’équipement lourd sur des terrains difficiles.

Les employés du Nord s’entendent tous pour dire que le travail dans cette région ne convient pas à tout le monde, mais qu’il s’agit de l’endroit idéal pour les amateurs de plein air indépendants qui souhaitent côtoyer des gens partageant les mêmes intérêts et se serrant les coudes pour accomplir le travail, qui n’ont pas peur de se salir les mains, aiment travailler dans de grands espaces et se retrouver entre collègues en dehors des heures de travail pour chasser, pêcher et explorer la région.

La vie et le travail dans le Nord ne plaisent pas qu’aux travailleurs des équipes de construction et aux monteurs de ligne, mais aussi aux employés de bureau de Manitoba Hydro.

Si Gloria Cook, représentante de soutien de district à Thompson, aime le Nord, c’est pour une raison insolite : elle adore l’hiver.

« Il n’y a aucun insecte ici! », dit Mme Cook en riant.

Originaire de Split Lake, Mme Cook vit à Thompson depuis près de 20 ans. Elle a commencé à travailler à Manitoba Hydro il y a un peu plus d’un an.

« J’ai postulé à ce poste chaque année pendant 10 ans, affirme-t-elle. Manitoba Hydro est partout, et c’est ici que je veux travailler. »

Des personnes assises et debout dans un bureau souriant à l’objectif.

Personnel de soutien administratif au CSC de Thompson.

Agrandir l’image : Des personnes assises et debout dans un bureau souriant à l’objectif.

Les différences sont marquées entre le travail au Nord et au Sud, même en ce qui concerne le travail de bureau.

« Ma collègue, Linda Flett, se fait toujours poser des questions sur son trajet pour se rendre au travail » souligne Kristal Baron, superviseure de bureau à Manitoba Hydro.

Mme Flett travaille à Island Lake.

« Au printemps, quand la température se réchauffe, Linda doit traverser le lac dans un traîneau tiré par un véhicule conçu pour la neige afin d’éviter que la glace se brise », explique Mme Baron.

La vie et le travail dans le Nord représentent un formidable mélange de défis à relever et de problèmes à résoudre. Ceux qui réussissent et prospèrent dans le Nord prennent des risques calculés et comprennent l’importance de l’autonomie et de l’entraide.

Cependant, quand il s’agit de l’objectif principal de Manitoba Hydro, soit de fournir de l’Énergie pour la vie aux clients, il n’y a pas de différence entre le Nord et le Sud. Qu’ils se trouvent au sommet d’un poteau, à l’intérieur d’une centrale électrique ou d’une station de conversion, dans un bureau, sur une autoroute ou à bord d’un hélicoptère, d’un bateau ou d’un avion, les employés de Manitoba Hydro travaillent tous en équipe pour servir nos clients.