Visite de petites créatures vertes pleine de rebondissements à la centrale de Keeyask

Cet article a été publié en février 2021 et peut contenir des informations obsolètes.

« Il n’est pas rare pour nous d’entendre l’appel de la faune, qui nous amène le plus souvent à déplacer des renards ou des ours. Mais ceci constitue une première! »

Kim Bryson, responsable des questions environnementales à la centrale de Keeyask, se rapporte à l’appel que son groupe a reçu l’autre jour d’un entrepreneur qui disait qu’une grenouille sautillait dans la centrale.

« Il y avait de quoi surprendre, se remémore Kim. Comment se pouvait il qu’une grenouille se retrouve à la centrale de Keeyask en janvier? »

Vue intérieure de la centrale électrique de Keeyask.

Difficile d’imaginer la présence d’une grenouille à la centrale de Keeyask.

Agrandir l’image : Vue intérieure de la centrale électrique de Keeyask.

Le groupe a alors communiqué avec Rob Berger, biologiste de la faune sous contrat à la centrale, qui était certain que toutes les grenouilles devraient être en hibernation en cette période. Sauf que les différentes espèces de grenouilles hibernent de différentes manières et qu’il devait voir une photo de la grenouille pour pouvoir l’identifier.

Chasse à la grenouille

« Cela a créé tout un émoi à la centrale. Tout le monde était prêt à nous aider à trouver la grenouille », de poursuivre Kim.

Finalement, ce n’est pas une, ni deux, mais bien trois grenouilles que nous avons découvertes en soulevant le panneau en bois qui recouvre un drain.

« Comme de l’eau stagnante se trouvait là, j’imagine qu’elles voulaient s’y abriter. »

Un couvercle en bois d’un drain dans la centrale électrique de Keeyask.

Le couvercle en bois d’un drain à la centrale de Keeyask où trois rainettes ont cherché refuge en sortant de leur hibernation.

Agrandir l’image : Un couvercle en bois d’un drain dans la centrale électrique de Keeyask.

Deux rainettes du chœur boréal sont assises dans l’eau à côté du couvercle du drain.

Deux des grenouilles trouvées sous le couvercle du drain.

Agrandir l’image : Deux rainettes du chœur boréal sont assises dans l’eau à côté du couvercle du drain.

Un employé portant un masque non médical porte un seau en plastique avec trois rainettes boréales.

Jamais deux sans trois. Samantha Line montre le résultat de la chasse aux grenouilles à la centrale.

Agrandir l’image : Un employé portant un masque non médical porte un seau en plastique avec trois rainettes boréales.

Samantha Line et Marney Ritchot sont les deux inspectrices en environnement qui ont sauvé les grenouilles, surnommées plus tard par Rob les rainettes du chœur boréal.

Cette espèce de grenouille hiberne habituellement sous la neige à la surface du sol.

« Nous croyons que ces trois grenouilles ont dû hiberner sur des pièces d’équipement ou des fournitures entreposées à l’extérieur qu’on a entrées par la suite. Une fois à l’intérieur, les grenouilles ont dégelé et sont sorties de leur hibernation, », suppose Kim.

L’équipe de Kim s’apprêtait à les ressortir et à préparer un terrier pour qu’elles puissent reprendre leur hibernation, mais Rob s’inquiétait du fait que les grenouilles avaient dépensé trop d’énergie en étant éveillées et actives à l’intérieur de la centrale. Si c’était le cas, elles ne pourraient survivre à l’hiver en hibernation sans avoir mangé avant.

Des petites difficiles

Sauf que les nourrir n’est pas une solution facile. Le problème, c’est que les grenouilles du chœur boréal se nourrissent d’insectes vivants, qui sont plutôt rares à la centrale de Keeyask en janvier.

Hors de la centrale et dans le réfrigérateur

Kim s’est fait conseiller de mettre les grenouilles dans le réfrigérateur afin de ralentir leur métabolisme.

« Nous leur avons créé un petit habitat pour le moment et Rob essaie de voir s’il peut se procurer des criquets vivants de 6 mm auprès d’une animalerie ou d’un zoo, ainsi qu’un terrarium où les garder, explique Kim. Dès que nous aurons ce qu’il faut, nous allons nourrir chaque grenouille individuellement. »

Deux employés portant des masques non médicaux tiennent de petits récipients en plastique rembourrés avec des serviettes en papier humides.

Marney Ritchot (gauche) et Samantha Line (droite) tiennent dans leurs mains les petits habitats composés d’essuie tout humides qui tiendront lieu de dortoir à grenouilles temporaire.

Agrandir l’image : Deux employés portant des masques non médicaux tiennent de petits récipients en plastique rembourrés avec des serviettes en papier humides.

La petite rainettes du chœur boréal est assise sur une serviette en papier humide.

Une des grenouilles sur un essuie tout humide lui servant d’habitat temporaire.

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Il faut compter trois ou quatre jours pour nourrir chaque grenouille : une journée pour la laisser se réveiller, une journée pour lui donner un criquet ou deux à manger, une journée pour l’observer et la nourrir de nouveau au besoin et une journée pour la laisser digérer avant de la remettre au frigo pour qu’elle dorme.

« Cela devrait leur donner assez d’énergie pour survivre à l’hiver dans le frigo jusqu’à avril, aux côtés de nos lunchs et de nos échantillons de sol et d’eau! »

Un réfrigérateur ouvert affiche un tiroir sombre où les rainettes sont conservées.

Espérons qu’elles ne se mettront pas à « manger notre salade »!

Agrandir l’image : Un réfrigérateur ouvert affiche un tiroir sombre où les rainettes sont conservées.

L’événement a causé un joyeux émoi dans les journées de travail habituelles de l’équipe, qui consistent à vérifier que chaque personne qui travaille à la centrale de Keeyask respecte les exigences du plan de protection environnementale.

« Ma collègue Samantha a qualifié à la blague toute cette expérience de ‹rebondissante›», de conclure Kim en riant.